Déroulant l’histoire de la naissance jusqu’à la « réussite » de Lazarillo. A titre personnel, j’ai toujours été extrêmement intéressé par cette période de l’histoire littéraire espagnole. Ainsi, on aurait à la base des romans probablement moins célèbres, mais universellement acceptés comme picaresques, que sont Guzman de Alfarache de Mateo Aleman, El Buscon de Francisco de Quevedo, La picara Justina de Lopez de Ubeda… En France, Lesage a beaucoup contribué au développement du picaresque, avec Gil Blas. Mais on a évidemment les célèbres Barry Lyndon de Thackeray, ou encore Tom Jones de Henry Fielding, indiscutablement picaresques. Pourtant, ce chapitre neuf, comme il a semblé aux précédents éditeurs bien proche du style des huit premiers, fait souvent partie du premier Lazarillo. Ce chapitre raconte la rencontre de Lazarillo avec des allemands et leur ivrognerie.
Tout comme Omar, Lazarillo est un jeune garçon qui vit dans la misère et qui consacre toute son énergie à la recherche de la nourriture qui lui permettra de subsister. Poursuivant sa quête de mieux-être il se mettra au service d’un écuyer impécunieux et malhonnête qui l’abandonnera à son sort, puis il proposera ses services à un moine qui n’avait que peu de goût pour la vie monastique. Après quelques aventures, il entrera au service d’un bulliste, hâbleur et charlatan qui vendait des bulles papales et surtout les indulgences qui allaient avec à un public populaire et crédule. Le garçon ne manqua pas de s’apercevoir que ce commerce était avant tout basé sur la naïveté de la clientèle mais aussi sur des manœuvres où la supercherie et la dévotion religieuse n’étaient pas absentes.
Lazarillo est un petit garçon qui naît au début du Seizième siècle, et va errer de maître en maître de Salamanque jusqu’à Tolède, composant au passage un portrait fascinant de la société espagnole de la première moitié du Seizième siècle, ainsi qu’un portrait assez atemporel des vanités et des faiblesses humaines. « La vie de Lazarillo de Tormès » est un roman picaresque écrit et publié simultanément à Burgos, Alcala et Anvers en 1554. C’est un roman espagnol dont l’auteur est inconnu et dont la vraie date d’écriture et de première publication prêtent encore à de nombreuses spéculations.
Le chapitre III propose quant à lui une satire classique des nobles, arc boutés sur leur prérogatives nobiliaires alors qu’ils meurent de faim et que le toit de leur maison s’écroule… Une telle figure est récurrente dans la littérature européenne et alimente notamment les récits de mésalliance. Pris ensemble et isolés du reste, ces trois chapitres forment comme une petite épopée de la misère et de la faim espagnoles, de la faim surtout, qui est l’âme du livre, de cette faim persistante et âpre qui vous pénètre et vous navre, qu’on croit ressentir soi-même et dont on est comme saisi à la gorge. L’impression produite par ce crescendo de privations et par l’exaspération de ces faméliques est vraiment très forte.
Le thème récurrent est l’honneur qu’il souhaite conserver, d’autres thèmes sont abordées comme la faim et la mort qui sont donc indissociable pour l’enfant (ce maître va être pire que les précédents. L’autre continuation qui est de ce Luna, dont il a été parlé plusieurs fois déjà, reprend Lazare à Tolède, dans son ménage en commandite et l’embarque aussi pour Alger ; mais le reste est différent. Luna renonce aux thons qui avaient eu peu de succès et leur substitue une histoire assez divertissante et qui n’est pas sans mérite de style.
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Le garçon finit par rencontrer un chapelain qui le traita passablement et qui lui permit de s’insérer dans la société en devenant crieur public. Enfin, il croisa la route d’un archiprêtre qui le maria avec sa servante et fit de lui un citoyen honnête, même si la lecture de l’épilogue peut signifier que Lazarillo souhaita faire perdurer sa situation, même au prix d’une complaisance conjugale. Il nous raconte sous forme autobiographique comment se produit sa rencontre avec l’écuyer.
Le livre est, ne l’oublions pas, un recueil de burlas, associées à un personnage folklorique, préexistant au roman, mozo de muchos amos, le valet de nombreux maîtres, dont l’auteur a su faire un roman, uni par le ton, le style, et la volonté de tourner en dérision la société espagnole en proie à une brutale transformation. Deuxième support/ Compréhension de l’écrit / Lazarillo de Tormes / autor anónimo, 1554 Adaptación de Eduardo Alonso/ Ilustrado por Jesús Gabán/Ediciones Vicens Vives Ce deuxième support est proposé en lecture suivie. Cet extrait est issu d’une version jeunesse qui permet de faire connaissance avec un grand classique de la picaresque espagnole et qui donne un aperçu de la vie des enfants au XVI ème Siècle. Au préalable, le professeur aura expliqué ce qu’était un « pícaro » de l’époque et demandera…. Un roman picaresque se compose d’un récit sur le mode autobiographique de l’histoire de héros miséreux, généralement des jeunes gens vivant en marge de la société et à ses dépens.
La vie de Lazarillo de Tormes
La vida de Lazarillo de Tormes (auteur anonyme-1554), édition bilingue, traduction par Bernard Sesé, Paris, Garnier-Flammarion, 1993. Il finit par comprendre qu’il s’est fait duper par l’apparence de cet écuyer qui n’est en fait qu’une personne qui ne possède rien. Les rôles vont donc s’inverser ce n’est pas l’écuyer qui va nourrir l’enfant mais l’enfant qui va nourrir l’écuyer. Son succès en Espagne, qui fut grand et durable, n’a pas tenu seulement au fond même, à l’évidente ressemblance des portraits, à l’humour et à la verve si espagnols dont il est saturé, mais tout autant, si ce n’est plus, à la qualité de sa langue. L’itinéraire du gueux va donc permettre de montrer son mérite à se tirer d’affaires à partir de rien, de sa seule astuce,par opposition avec ceux qui ont trouvé leur fortune dans le berceau et qui n’ont rien eu d’autre à faire que de la maintenir. » où le héros, un aristocrate nommé Lucius est transformé par accident en âne et connait différentes aventures parfois burlesques mais aussi malheureuses.
On le voit bien, le topos du vin comme source du bonheur et de la sagesse est ici réorganisé pour servir à l’économie générale du récit. Ce réalisme est appuyé sur des allusions à des événements historiques (le cortès de l’empereur du chap VII), à des lieux et à des noms de personnages réels (Pline, Cicéron, Galien…). On a ensuite attribué l’ouvrage à Sebastian de Horozco, aux frères Valdès, puis au moine réformateur Juan de Ortega. L’apothéose c’est quand L découvre la maison dans laquelle vie cette homme vide de tout qu’il compare à une maison hantée.
Ici le cas est différent ; il faut reprocher à l’écrivain espagnol, non pas d’avoir été trop bref, mais d’avoir spolié un confrère, tout au moins de s’être, sans les formalités d’usage, un peu trop prévalu de l’œuvre d’autrui. Comme ce chapitre passe couramment pour aussi original que les autres et que personne ne semble avoir noté sa source directe, il nous sera permis d’insister quelque peu et de rendre à qui de droit son bien. En revanche, ce qui fait la nouveauté de ce livre c’est que tout ce folklore est repris dans le cadre d’un récit autobiographique à la première personne. Le « je », le ton très personnel, presque intime, redonne vie à ces épisodes rebattus et les colore d’un réalisme époustouflant qui fait oublier l’art littéraire et le confondre avec la vie. On en vient à prendre pour vrais des détails invraisemblables comme le pot de vin troué bu par Lazarillo en se plaçant enre les jambes de son maître aveugle ou la clé qui siffle .