En vertu de cette classification, un « humain » est un animal appartenant au genre Homo (qui regroupe des espèces différentes). On regroupe les genres en familles, qui remontent chacune à un seul ancêtre (par exemple, tous les chats ont un ancêtre félin commun qui vivait il y a environ 25 millions d’années). L’homme préhistorique, oui – au sens où son existence n’avait pas, par rapport aux autres animaux, des effets plus importants sur leur environnement. Véritable phénomène d’édition, traduit dans une trentaine de langues, Sapiens est un livre audacieux, érudit et provocateur. Se fiant à des recherches récentes, Yuval Noah Harari évoque l’hypothèse que la sédentarisation et son corollaire, la Révolution agricole, sont nées non pas d’une nécessité matérielle mais d’un impératif culturel ou spirituel !
Le blé est, sous ce prisme, la plante qui a le mieux réussi dans l’histoire de la Terre. Le mystère, c’est que ce succès nous a coûté notre mobilité – nous nous sommes sédentarisés pour rester près du champ – et notre santé – nos corps de chasseurs-cueilleurs n’étaient pas adaptés aux travaux agricoles. Ainsi, au premier siècle, l’immense majorité des hommes étaient des agriculteurs. Pour Yuval Noah Harari, les deux premières catastrophes écologiques (l’essor des fourrageurs, puis celui des cultivateurs) invitent à ne pas idéaliser nos ancêtres et à préserver les espèces actuelles en voie de disparition. Plein d’espèces ont disparu en Amérique également – le même scénario s’est répété île après île. La guerre, la pression démographique et des catastrophes naturelles nous ont poussés dans les régions glaciales de la Sibérie.
Les sociétés actuelles combinent tant d’influences qu’il est illusoire de chercher à y définir des identités culturelles pures. Notre corps et notre esprit sont encore ceux des chasseurs-cueilleurs qui vivaient en tribus, c’est pourquoi nous sommes inadaptés à notre existence moderne. Les groupes « naturels » sont soudés par la seule action des relations intimes, tandis que la cohésion des groupes « artificiels » repose sur des réalités imaginaires. Le mythe de Frankenstein montre que nous sommes réticents à l’idée que les scientifiques créent une version supérieure de nous-mêmes. Les croyants et les défenseurs des animaux redoutent le génie génétique .
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Yuval Noah Harari a souhaité écrire une histoire de l’humanité sans se focaliser sur la conception d’une religion, de l’histoire d’un pays, mais dans une perspective vraiment générale. Il parle de l’Homo sapiens, considéré comme un « homme sage » ayant pris le dessus sur toutes les espèces animales qui peuplent la planète terre et particulièrement sur la pluralité d’espèces du genre humain. Nous avons été éduqués pour croire que le droit existe ainsi que d’autres choses telles que les sociétés anonymes. L’auteur affirme que ce ne sont que des croyances qui nous permettent de coopérer à grande échelle. Une idée particulièrement dérangeante quand il s’agit des Droits de l’Homme parce qu’elle met sur un même niveau nos valeurs actuelles et celles que sous-entendait le Code d’Hammurabi qui distinguait une hiérarchisation de trois catégories sociales.
Yuval Noah Harari termine ce chapitre en évoquant sa propre solution, le bouddhisme. D’après cette philosophie, la racine du malheur se trouve dans l’incessante quête de sensations éphémères. Nous devons donc cesser de courir après les objectifs extérieurs du bonheur, mais aussi après les sentiments intérieurs. Se libérer de ses illusions sur le bonheur demande de connaître la vérité sur soi-même. Notre vie affective et sexuelle obéit désormais à une loi de l’offre et de la demande, comme le décrit par exemple Michel Houellebecq. Auparavant sacrée, l’autorité parentale est dorénavant limitée par l’intervention de l’État.
Une brève histoire de l’humanité
Le capitalisme n’a pas changé seulement l’économie, il a pris l’ampleur d’«une nouvelle religion» qui détermine les valeurs de la société tout entière. En particulier, il oriente la science, laquelle rend possible la croissance illimitée. Pendant la majeure partie de l’histoire, l’instruction était surtout littéraire et négligeait les mathématiques.
La crise économique globale, l’état islamique, la situation en Ukraine… sont tous des problèmes importants bien-sûr, mais ils sont complètement accessoires comparés à la question de l’amélioration humaine. Règle générale, je vous partage ici les lectures qui ont comme thèmes la simplicité, le minimalisme, les économies et tous autres sujets connexes. Cependant, j’ai cru bon de partager avec vous mes impressions sur le livre Sapiens, une brève histoire de l’humanité écrit par Yuval Noah Harari et qui est déjà bestseller un peu partout dans le monde, et avec raison. On sait qu’il est très difficile de faire des prédictions, surtout sur l’avenir. Cependant les prédictions de Harari écartent toute possibilité que les sociétés humaines évoluent vers autre chose que le cauchemar de génie génétique ou la catastropje écologique. Implicitement, pour lui, le capitalisme est l’horizon indépassable de l’humanité, ouvrant la voie à tous les apprentis sorciers du « dessein intelligent » à base humaine de génie génétique.
Sapiens : Une brève histoire de l’humanité
La Révolution agricole a probablement entraîné une révolution religieuse. Alors que les chasseurs-cueilleurs ne différenciaient pas, semble-t-il, l’homme de l’animal, leurs descendants agriculteurs et cultivateurs se pensaient supérieurs aux animaux et aux plantes qu’ils manipulaient. Ils peuvent prendre plusieurs formes politiques ; ils ne naissent pas toujours de la conquête militaire (l’empire athénien était par exemple une ligue volontaire) ; leurs tailles ne sont pas forcément immenses. En revanche, les deux principes de la monnaie, la convertibilité et la confiance universelles, corrodent les valeurs traditionnelles telles que l’honneur, la loyauté, ou encore l’amour.
Il écrit avec limpidité, pratique un humour de bon aloi, ne se prend pas trop au sérieux et témoigne d’une grande curiosité pour les avancées scientifiques, notamment les recherches sur les robots anthropomorphiques. Bien que l’Europe ait connu un envol économique depuis la Renaissance, il faudra patienter jusqu’au XVIIIe siècle pour voir une supériorité de la richesse générée en Occident sur celle produite en Asie. Pour faire marcher ses récentes sociétés, il a fallu découvrir la monnaie, le calcul et l’écriture. Bien évidemment, cette organisation aura des répercussions positives pour les hommes. Toutefois, elle fera en sorte que les individus soient plus petits, plus souvent victimes de maladies et s’alimentant moins bien que les fourragers.
La Carte OCCAZ’ donne droit à une réduction de 20% du prix de vente TTC sur les livres d’occasion identifiés par ce picto. Yuval Noah Harari propose aux lecteurs un livre à mi-chemin entre l’essai philosophique et le traité historique. Homo sapiens, tel que présenté dans le mythe de Prométhée fut au départ un animal insignifiant, sans traits physiques particuliers pouvant lui permettre de tenir sur une planète hostile. Cette défense de l’État de droit est probablement un avertissement contre le capitalisme autoritaire que suivent certaines dictatures, notamment en Chine. Au moment où on cherche les voies permettant de sortir de l’excès d’endettement public, cet argumentaire qui milite pour le remboursement sans rejet fait bien d’alimenter la discussion. L’historien évoque ensuite la troisième période, celle de la découverte de l’ignorance.